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la question du financement de la rénovation thermique

- Renovation thermique : la CGL souleve la question du financement -

La CGL se félicite des mesures pour accélérer la rénovation thermique des bâtiments, mais soulève la question de leur financement

- Paris le 06 août 2020 -

 

Suite au conseil de défense écologique, présidé par Emmanuel Macron, la nouvelle ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, a annoncé de premières mesures réglementaires, notamment pour la rénovation thermique des bâtiments, inspirées de la convention citoyenne pour le climat.

La CGL a toujours souligné l’urgence sociale pour le gouvernement de prendre le problème de la rénovation thermique des bâtiments à bras le corps afin de permettre à tous de bénéficier d’un logement décent. Le gouvernement a ainsi décidé d’ajouter la performance énergétique comme l’un des critères de « décence » d’un logement à compter du 1er janvier 2023.

Dans un article du Monde.fr, Emmanuelle Wargon, ministre déléguée auprès de la ministre de la transition écologique chargée du logement, commente : « Pour être décent, un logement devra être bien isolé, bien chauffé. Cela permettra aux personnes qui vivent dans des passoires thermiques [consommant plus de 500 kW/h au m2 par an] d’exiger du propriétaire qu’il fasse des travaux, voire de soumettre le dossier au juge qui pourra interdire à ce dernier de percevoir un loyer, voire interdire la location d’un tel logement. » Et de préciser que ce projet serait actuellement soumis à consultation publique.

La CGL alerte cependant le gouvernement sur les conséquence d’une telle mesure si elle n’est pas accompagnée d’un véritable plan de financement ambitieux :
Nous sommes ravis de voir enfin abordé le projet de rénovation thermique des bâtiments par le gouvernement, mais combien le projet en l’état va-t-il coûter aux usagers ? Il existe bien des aides, et il semble y en avoir de nouvelles de prévues (jusqu’à 80 % de prise en charge pour les ménages les plus modestes), mais le gouvernement n’assumera sûrement pas l’ensemble des coûts pour isoler tous les logements. Les propriétaires devront mettre la main au portefeuille s’ils veulent continuer de pouvoir louer leur logement, et cela impactera forcément les loyers ”, souligne Michel Fréchet, Président de la Confédération Générale du Logement (CGL).

“ La majorité des propriétaires et des bailleurs ne possèdent qu’un ou deux biens, constituants un complément de revenus. Donc, sans aide adéquate réfléchie, le risque est de voir moins de logements disponibles sur le marché, ce qui alimenterait encore la pénurie que nous connaissons notamment en zone urbaine et périurbaine, mais aussi de voir les dépenses engagées par les propriétaires répercutées sur les loyers. Si le projet ne considère pas comme centrale la question du financement, les locataires seront, au final, les grandes victimes de cette mesure, car ils bénéficieront enfin de logements bien isolés, mais peu accessibles tant par le nombre que par leur niveau de loyer ”, ajoute-t-il.

De même, afin d’accélérer le remplacement des chaudières au fuel et au charbon, le gouvernement en interdira, dès 2022, l’installation dans des logements neufs, et rendra obligatoire leur remplacement par des chaudières moins polluantes mais plus chères, lorsqu’elles tomberont en panne.

“ Ces mesures risquent encore, avant tout, d’impacter négativement le pouvoir d’achat des Français. Nous remarquons que lorsque la politique de logement est menée par le prisme de l’écologie, les mesures semblent accumuler les interdictions et réglementations, plutôt que de chercher à favoriser le développement du parc immobilier et locatif, et de considérer en premier lieu les besoins des usagers.” conclut Michel Fréchet.​

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Dans ce numéro :

 

ANALYSE : La libéralisation du marché de l’énergie

LÉGISLATIF : La décence du logement

ACTUALITÉ : Expulser les émeutiers

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