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Impact de la crise sanitaire sur le logement en 2021

- IMPACT DE LA CRISE SANITAIRE SUR LE LOGEMENT EN 2021 -

La CGL constate que le logement est le grand oublié de la gestion de la crise sanitaire

- Paris le 09 juillet 2021 -

 

La CGL se demande pourquoi le gouvernement et les médias ne se penchent pas sur la question du logement, alors que la crise sanitaire a révélé qu’il était au cœur du moral des Français et de leur capacité à continuer à produire via le télétravail.

 

Un constat majeur de la CGL : les politiques de Logement se succèdent, mais les mêmes plaintes perdurent, ce qui témoigne d’une amélioration mitigée des conditions de logement du point de vue des usagers.

 

La crise sanitaire n’a fait qu’exacerber les inégalités dans l’accessibilité au logement pour les Français et, à court et moyen termes, rien n’est prévu pour les soutenir, et la CGL voit se multiplier les situations de mal logement, de précarité, voire le sans-abrisme.

 


Désertion des centres villes exigus : l’impact de ce nouvel exode

La succession de confinements a révélé une volonté, jusqu’ici inconsciente, des Français, notamment en zone urbaine, d’accéder à plus d’espace. Ils sont nombreux désormais à s’installer dans des communes plus petites à l’heure de changer de résidence principale. Cette aspiration, des plus naturelles, soulève cependant quelques contradictions. Même si le déplacement de population vers des zones moins peuplées, offrant plus d’espace pour un même budget, semble être une bonne nouvelle, elle fait naturellement grimper les prix de l’immobilier de ces villes moyennes ou zones rurales, privant les populations locales de l’accessibilité à la propriété. Sans parler de l’impact négatif de déplacer un mode de vie urbain en province pour “vivre mieux”.


De plus, si les taux immobiliers atteignent des records (moins de 1%) au final la fragilité financière de la plupart des foyers du fait de la crise sanitaire les prive de cette opportunité. De plus, les banques n’ont jamais été aussi frileuses à accorder des prêts immobiliers, multipliant les exigences dissuasives.

 


La multiplication de travaux d’intérieur, et des chantiers interminables


A défaut de changer de logement, les travaux pour optimiser l’espace intérieur des foyers s’est généralisé. Le télétravail mais aussi le besoin d’une meilleure intimité, d’aménager un balcon ou tout espace extérieur attenant, ont été les principaux moteurs de cet engouement pour le réaménagement des logements. Mais là encore, le pouvoir d’achat des Français en baisse accentue les inégalités, la majorité d’entre eux puisant dans leurs économies plutôt que de contracter un prêt qu’il soit travaux immobilier, prêt aidé ou encore un prêt à la consommation.

Sans compter que la crise sanitaire a mis à l’arrêt, puis en marche ralenti, nombre de chantiers de travaux tant sur les parties communes que chez les particuliers. En résulte un coût des chantiers très élevé et des retards de livraison qui multiplient les nuisances pour les usagers des logements concernés.


De plus, le dernier baromètre Qualitel interroge sur l’évolution du parc neuf avec des constats alarmants, en total contradictions avec les attentes des Français. Si les balcons et terrasses se généralisent et les ouvertures s’élargissent, la surface des séjours stagne, celle des chambres diminue, moins de logement traversant, d’espaces de rangements et de caves.

 

 

Des Français prêts à s’installer dans des passoires thermiques


Ainsi, bien que plus que jamais concernés par les impacts environnementaux de leur choix de consommateurs, les Français n’arrivent pas à concilier leurs volontés d’engagements responsables, et leur besoin de logement décent. Dans une récente étude*, 60,8% seraient même prêts à s’installer dans une passoire thermique, - un logement très énergivore classé F ou G -, s’il répondait à tous leurs autres critères (emplacement, prix, composition, etc.) !


L’enquête sur les Travaux de rénovation énergétique dans les maisons individuelles de l’ONRE révèlent que, déjà avant la crise, ces travaux étaient majoritairement effectués dans les grands logements, ceux construits avant 2020, ceux occupés par des ménages aisés, et les plus récents. Restent donc en marge le parc locatif privé, les logements de propriétaires modestes, et l’habitat collectif. Les obligations de la future loi Climat et Résilience vont donc générer des efforts financiers très lourds pour ces derniers, malgré MaPrimeRénov’ et les certificats d’économie d’énergie (CEE).


 

La fin de la Trêve hivernale tardive


Et dans ce contexte difficile, la trêve hivernale vient d’être levée le 31 mai dernier, mais sans mesures spécifiques au contexte actuel.


La fracture sociale se creusant, l’accessibilité à un logement décent se fait de plus en plus rude et les situations d’urgence précaire se multiplient. La politique de logement se concentrant majoritairement sur les aspects environnementaux de l’immobilier, les préoccupations des usagers restent malheureusement les grands absents du débat public. Quand verrons-nous des mesures véritablement tournées vers les besoins des usagers ? Où en est-on par exemple du plan “Logement d’abord” qui devait permettre de lutter contre cette précarité de plus en plus criante ? ”

conclut Michel Fréchet, Président de la Confédération Générale du Logement (CGL).

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Dans ce numéro :

 

ANALYSE : La libéralisation du marché de l’énergie

LÉGISLATIF : La décence du logement

ACTUALITÉ : Expulser les émeutiers

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